Une salle de spectacle pleine à craquer. Je suis avec ma compagne, nous arrivons. La salle est vitrée, simple, avec des fauteuils alignés et un petit écran au fond. Nous n’avons pas réservé. Je m’avance, elle s’éloigne un instant, je cherche des places. Je m’approche petit à petit des rangs de devant et je trouve quelques sièges au bout d’une rangée, à droite, et je m’installe. Ma compagne arrive enfin, accompagnée d’une amie très énervée.
Le spectacle commence. L’écran est vraiment très petit pour la salle et il y a des coupures d’électricité régulières. L’écran devient noir mais la salle reste légèrement illuminée.
Lors d’une coupure plus longue, je me lève, mon téléphone portable à la main, et me place devant l’écran. Je parle fort dans le silence et je vois que mon portable c’est transformé en un objet étrange à mi-chemin entre micro et combiné. Je continue à parler devant l’écran et je finis par me demander si je ne ferais pas partie du spectacle… Le film reprend et je reste, au cœur de l’écran et du silence.
À la fin, je m’apprête à sortir, quand un billet de banque attire mon attention par terre. Je le ramasse et quand je passe la sortie le tends au personnel. À ma surprise, il est glissé dans un tout petit calepin très épais, comme un vieux grimoire minuscule. Je le donne, et je sors…
Dans la salle comble,
L’écran s’éteint,
Ta voix se lève,
Et d’un billet perdu
Naît un carnet profond
Offert aux mains du monde…
Gardeur de Rêves 